"Blakean Bum/Time is Honey", "Blackswan" & "Kamikaze" by © Henrik Aeshna
BLAKEAN BUM / TIME IS HONEY "don't spend time beating on a wall hoping to transform it into a door", coco chanel said - i kick off the week sipping life's sweet & sour (dew & debris) as if tasting a bottle of champagne for breakfast calmly enjoying my honeymoon w/ madness BLACKSWAN i’ve got two stripes of vertigo in place of the eyebrows smile carved by knife & nytroglycerin tongue i’ve got you in my sky necklace as a Morning-Starlike pendant KAMIKAZE first time we made love i heard a nova in the sky with honeysuckle stars swandiving into my fishbowl * EN FRANCAIS: CLOCHARD DE BLAKE / TIME IS HONEY « ne gaspilles pas ton temps à frapper un mur en espérant le transformer en une porte », disait coco chanel - je débute la semaine en goûtant le doux & l'amer de la vie (rosée & débris) comme si c'était une bouteille de champagne au p’tit déj' en profitant calmement de ma lune de miel avec la folie CYGNE NOIR j’ai deux rayures de vertige à la place des sourcils le sourire taillé au couteau & une langue de nitroglycérine tu es dans mon collier de ciel comme un pendentif de l’étoile du matin KAMIKAZE la première fois que nous avons fait l’amour j’ai entendu une nova dans le ciel & des étoiles de chèvrefeuille se précipiter dans mon aquarium
0 Comments
Tous les soirs quand je suis seule Je te raconte ma tendresse Et j’étrangle une fleur. Le feu lentement se meure Contracté de tristesse Et dans le miroir où dort mon ombre Des papillons demeurent. Tous les soirs quand je suis seule Je lis l’avenir dans les yeux des moribonds Je mêle mon haleine au sang des hiboux Et mon cœur court crescendo avec les fous. - JOYCE MANSOUR, Déchirures (1955) Appelle-moi par mon dernier nom. Accroche mes vêtements aux planètes aux étoiles. Que mes jambes sans issue marchent sur la terre En semant mon désespoir dans les cœurs des animaux Que mes dernières réponses sonnent comme des glas Pour appeler les hommes à l'absolution. JOYCE MANSOUR, Cris (1953) "La faculté de rêverie est une faculté divine et mystérieuse ; car c'est par le rêve que l'homme communique avec le monde ténébreux dont il est environné." Charles BAUDELAIRE Fête J'ai déplié mon orphelinage sur la table comme une carte. J'ai dessiné l'itinéraire vers mon pays au vent. Ceux qui viennent ne me trouvent pas. Ceux que j'attends n'existent pas. Et j'ai bu des liqueurs furieuses pour transmuer les visages en anges, en verre vides. Alejandra PIZARNIK (1936-1972) "Avant de poursuivre sur la nature réelle de ce monde visionnaire intérieur, laissez-moi vous dire quelques mots sur les moyens d'accès à ce monde. Certains s'y rendent spontanément; ils semblent capables d'aller et venir sans difficulté entre le monde visionnaire et le monde biologique, utile, le monde quotidien de notre expérience ordinaire. Vous avez des gens comme William Blake, par exemple, qui se déplacent constamment entre les deux mondes. Blake traversa une période vers le milieu de sa vie où il était incapable de visiter le monde visionnaire. Pendant une vingtaine d'années il ne l'a pas vu. Il avait l'habitude de le voir dans sa jeunesse et puis, en vieillissant, il put à nouveau y entrer tout à fait librement. Et nous avons, je crois, bien des cas de poètes et d'artistes qui ont sans cesse voyagé d'un monde à l'autre. Nous avons ces descriptions très belles et très détaillées du monde visionnaire accordé au poète irlandais George Russell — qui écrivait sous le nom de A. E. — où il raconte ses expériences d'allers et retours dans ce monde lumineux à l'intérieur de l'esprit." -Aldous Huxley, in L'expérience visionnaire La Prophétie D’une place de Paris jaillira une si claire fontaine Que le sang des vierges et les ruisseaux des glaciers Près d’elle paraîtront opaques. Les étoiles sortiront en essaim de leurs ruches lointaines Et s’aggloméreront pour se mirer dans ses eaux près de la Tour Saint-Jacques. D’une place de Paris jaillira une si claire fontaine Qu’on viendra s’y baigner, en cachette, dès l’aurore. Sainte Opportune et ses lavandières seront ses marraines Et ses eaux couleront vers le sud venant du nord. Un grand marronnier rouge fleurit à la place Où coulera la fontaine future, Peut-être dans mon grand âge Entendrai-je son murmure ; Or le chant est si doux de la claire fontaine Qu’il baigne déjà mes yeux et mon cœur. Ce sera le plus bel affluent de la Seine, Le gage le plus sûr des printemps à venir, de leurs oiseaux et de leurs fleurs. Robert Desnos "La force mystérieuse de la métamorphose agit dans un nom ; comme un anneau au doigt, il semble de prime abord pur hasard, sans conséquence, mais avant que l’on ait conscience de sa puissance magique il se développe en vous, sous votre peau, et s’unit, sceau du destin, à l’existence spirituelle d’un être." Stefan Zweig, L'ivresse de la métamorphose |
Author"PARIS est un vertige Archives
May 2018
Tags/Catégories
All
|